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Le prisme des préjugés

Malik Bee,  le 07.06.2014


Blanchissez-moi tous ces nègres !
S'exclamait Gustave, ce père blanc
Assis sur un rocking-chair en haut du balcon
Le teint bruni par un soleil de plomb.

Blanchissez-moi tous ces nègres !
S'indignait mon père cadet, fou de rage,
La mine grise et les cheveux blanchis
Par le poids de l'âge.

Mieux vaut la blancheur d'un visage ripoliné
Que la noirceur d'une peau foncée ;
C'est toujours le même refrain
Dit-il, d'un ton amène, en refermant son bouquin.
C'est toujours l'ébène et l'ivoire qu'il faut blanchir ou jaunir,
Dit-il, en esquissant un rire jaune.

Comment oublier ces portraits en noir et blanc
Où des fruits étranges pendaient aux arbres avec un noeud coulant ?
Pas si simple de parler des peaux-rouges... que de saignées !
Pas facile d'éradiquer la bêtise humaine... que de calamités !

Ce sont souvent les mêmes qu'on dédaigne à coup de cancans ;
De grâce ! Tout sauf les poil-de-carotte et les nègres blancs.
C'est parfois un retour de bâton ou un boomerang :
Les pieds-noirs rapatriés et les nègres marrons en liberté.

Pas facile d'échapper à la mentalité coloniale et ses carcans ;
Dur de se défaire des noms hybrides d'animaux
Lorsqu'on est métis ou de sang-mêlé.

Comment guérir du syndrome des préjugés
Quand les masses maintiennent sous perfusion des termes désuets ?
Comment appelle-t-on des gens issus des "unions javellisées" ?
Mulâtres, quarterons, câpres, octavons, chabins, peaux sauvées
ou peaux chapées.

Pas si simple de n'être ni Noir, ni Jaune, ni Blanc,
Dans un monde où les races existent implicitement.
Du teint le plus pâle à celui de jais, j'en ai vu des vertes et des pas mûres.
Entre le blanc et le noir, j'en ai vu de toutes les couleurs.

Ce sont toujours les mêmes qu'on voue aux gémonies ;
Des moutons noirs comme boucs-émissaires cloués au pilori.
C'est toujours d'une voix cuivrée que des bouches tiennent le crachoir
Pour s'indigner contre la gangue de l'hégémonie.
Ce sont toujours les hommes gris que l'on présente tels de mauvais génies.
Pas si simple de se débarrasser des préjugés et leurs scories.

Tout n'est pas si facile, tout n'est pas noir ou blanc ;
Il y a des peaux noires, masques blancs, et inversement.
Tout est relatif ici-bas, et bien souvent les couleurs sont grises.
À travers le prisme des préjugés, vois-tu fils,
Seuls les esprits étriqués voient l'humanité confusément !

 

Commentaires

Monique Phoba, 08.06.2014
Fabienne, 07.06.2014

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